Troubles alimentaires pédiatriques

L'intestin communique avec le cerveau via le nerf vague. Cette communication se fait à 90% depuis l'intestin en direction du cerveau. Une alimentation qui prend soin de l'intestin et qui fournit au cerveau ce dont il a besoin crée un bon terreau dans lequel faire pousser les graines des apprentissages.  

Troubles de l'oralité pédiatrique (TAP)
Le diagnostic de TAP est posé par l'orthophoniste. L'idéal est une prise en charge pluridisciplinaire orthophoniste- diététicien. 
Anciennement nommés "troubles de l'oralité alimentaire" les TAP se manifestent par une hypersélectivité alimentaire (moins de 10 aliments consommés) et une hypersensibilité sensorielle généralisée (ouïe, toucher, odorat...). Ils se manifestent par des nausées, vomissements, reflux, lenteur de la prise alimentaire, absence de plaisir, hyper ou hypo sensibilité de la bouche et / ou des lèvres, refus des morceaux, troubles de la déglutition, gêne des odeurs, des textures... 
Ils se distinguent de la néophobie alimentaire qui est une étape normale du développement de l'enfant. 
Les TAP peuvent être présents dès la naissance ou apparaître dans la toute petite enfance. On les retrouvent souvent suite à une gastro, une hospitalisation ou la pose d'une sonde.
L'accompagnement diététique se fait sous forme de petits ateliers avec l'enfant et a pour objectif d'élargir le répertoire alimentaire pour assurer les besoins physiologiques, garantir un développement optimal de l'enfant, diversifier son microbiote et améliorer le temps du repas et la vie sociale de l'enfant et de sa famille. 
C'est un parcours qui se fait avec l'adhésion et la participation de la famille. 

TAP et Troubles de la sphère autistique (TSA)
La plupart des enfants avec des troubles de la sphère autistique (TSA) connaissent des troubles alimentaire pédiatrique. L'étude que j'ai réalisée dans le cadre du BTS diététique auprès des parents d'enfants avec autisme corrobore ce fait.
Ces troubles peuvent occasionner une alimentation insatisfaisante d'un point de vue qualitatif et/ou quantitatif. L'enfant est à risque de carences, ce qui peut engendrer:
-un déficit immunitaire: les enfants autistes sont particulièrement sujet au rhume et au virus hivernaux
-des troubles du sommeil
-des désordres intestinaux: les troubles du transit sont extrêmement fréquents chez les enfants avec autisme.
-des troubles du comportement: les troubles intestinaux peuvent causer des douleurs ou des désagréments à l'enfant qui, dans l'incapacité d'expliquer son problème, le traduira par son comportement (agacement, irritation, colère, mal-être, agressivité...). En outre, l'alimentation industrielle moderne est parfois à l'origine d'hyperactivité (additifs, sucre en excès, index glycémique élevé...). 
-une inflammation à bas-bruit: les découvertes récentes établissent un lien entre le microbiote (flore intestinale) et de nombreuses maladies neuropsychiques (Parkinson, Alzheimer, autisme...). Les chercheurs ont mis en évidence qu'une trop grande perméabilité intestinale, due à une altération du microbiote peut causer l'inflammation de divers organes, dont le cerveau.

Une alimentation de type méditerranéen fournit ce dont le cerveau à besoin et protège l'intestin (oméga 3, fibres, pro et prébiotiques, antioxydants...).

Pour aller plus loin, certains régimes spécifiques (sans gluten et sans caséine, GASP, hypotoxique...) font leur preuve chez certains enfants (apaisement, meilleure concentration et attention...). Ces résultats rapportés par les familles, bien qu'encore non avérés de façon scientifiques, pourraient s'expliquer par une modification du microbiote et de la perméabilité intestinale. En effet, les études chez la souris montrent clairement un lien entre l'anxiété / comportements stéréotypés et le mircobiote. 
Quoi qu'il en soi, l'application d'un régime d'exclusion chez un enfant qui connaît déjà des difficultés à s'alimenter nécessite de bonnes connaissances diététiques et l'encadrement d'un professionnel (pour ne pas occasionner de carences, ce qui serait à l'opposé du résultat escompté!).

Troubles dys, TDAH
Tout ce que nous venons de décrire pour l'autisme s'applique pour les enfants dys.
Dans son livre Le syndrome entéropsychologique (GASP), Natasha Campbell évoque bien les troubles dys et TDAH au côté de l'autisme. 
Selon le numéro de septembre 2019 de Sciences et avenir, "Chez 30 à 40% des patients souffrant de troubles neuro psychiques, on retrouve une inflammation dans l'organisme". 
La littérature est juste moins fournie que pour l'autisme.

Modalité de l'accompagnement des TAP


  • Consultation initiale (de préférence avec le(s) parent(s), sans l'enfant) : bilan + évaluation du trouble + détermination de l'objectif
  • Consultations de suivi : deux / trois rapprochées, puis on espace.

Déroulement des consultations de suivi : dessin, exploration sensorielle progressive, visualisations (ancrage positif, sérénité), dégustation progressive.

  • A la maison : ancrage positif / cohérence cardiaque + même aliment qu’en séance, jusqu’où on est allé. 2 fois par semaine max. Tableau des progrès. Cahier parental.

Possibilité de partager des informations sur l'application Mon Suivi Diet entre chaque consultation, notamment dans l'onglet "défi du jour"

  • Durée du suivi : elle ne peut être déterminée à l'avance car elle dépend de chaque situation.
  • Dernière séance : bilan du suivi.
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